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Comment le corps continue-t-il à se nourrir pendant le jeûne ?




Nous savons que le corps a besoin de carburant pour fonctionner harmonieusement et qu’il en a besoin en continu. Certains organes sont même gourmands en énergie comme le cerveau par exemple qui a besoin de 4gr de glucides à l’heure en moyenne. Ce carburant nous est apporté par la nourriture. Mais que se passe-t-il lorsque le corps en est privé ? Nous allons voir que le corps a développé des facultés de résilience et d’autonomie lui permettant de vivre sereinement sur ses réserves.


Le carburant habituel du corps : Nourriture venant de l’extérieur


C’est notre alimentation qui est sensée nous apporter tous les éléments participant à la construction permanente du corps et à son fonctionnement : Protéines, glucides, lipides, minéraux, vitamines et eau.

  • ­Les protéines, sont les briques pour construire notre corps qui se renouvelle en permanence (cellules, tissus, muscles, organes….). elles sont les matériaux essentiels du fonctionnement des systèmes de communication et des processus de transformation biochimique avec l’intervention essentielle des minéraux, oligo-éléments et des vitamines.

  • ­les glucides permettent aux cellules de fabriquer de l’énergie.

  • Les lipides fournissent aussi de l’énergie et de la chaleur.

Au-delà de nos besoins immédiats, les surplus de glucides et lipides, seront stockés sous formes de réserves d’énergie. Stocks d’énergie sous forme de glycogène (dans le foie et les muscles) et sous forme de triglycérides (acides gras et glycérol) dans les adipocytes.


Le carburant alternatif du corps : Apports venant de l’intérieur


Que se passe-t-il lorsque le corps n’a plus de carburant en provenance de l’extérieur ?

Lorsque le corps est confronté à une pénurie de nourriture extérieure, volontaire ou involontaire, le métabolisme enclenche le programme d’alimentation intérieure.

Le corps va donc continuer à se nourrir mais de l’intérieur :

  • ­en pompant dans ses stocks de surplus une nourriture déjà digérée et assimilée puis transformée essentiellement en graisse

  • en utilisant des structures protéiques mobilisables facilement ainsi que des protéines usées ou malades.

Lors d’un jeûne, le corps procède étape par étape :


1er jour du jeûne : 100% glucose circulant et stock de glycogène

Pour maintenir son niveau d’énergie, le corps va aller pomper sa réserve de glucose circulante dans le sang ( < à 1gr par litre) et utiliser le Glycogène stocké par le foie. Le glycogène du foie est transformé en un hersatz de glucose par le processus de glycogénolyse. Cette réserve apporte une autonomie d’énergie de 24H environ.


2ème jour du jeûne : 26% Lipides et 74% Protéines

Lorsque le glycogène est épuisé, le corps va fabriquer du glucose (la synthèse se fait dans le foie) à partir d’acides aminés (les protéines de nos tissus) et du glycérol provenant des triglycérides (graisses stockées dans les tissus adipeux). Ce processus de transformation est appelé Néoglucogenèse.

  • Etape 1 : Dégradation des triglycérides stockés dans les tissus adipeux pour obtenir du glycérol et des acides gras (processus de lipolyse)

  • Etape 2 : Fabrication de glucose par le foie avec le glycérol et avec des protéines (processus de néoglucogenèse)

  • Etape 3 : Les acides gras sont transformés en corps cétoniques mais le système nerveux central, le cerveau, a besoin de glucose et ce n’est que progressivement qu’il va utiliser les corps cétoniques.

A partir du 3ème jour de jeûne : 96% Lipides et 4% Protéines

Au bout de 3 jours environ, le cerveau s’alimente avec les corps cétoniques qui deviennent un super carburant (action stabilisante et régénératrice du système nerveux). Les protéines sont très peu sollicitées et d’autant moins si le corps est en mouvement : c’est l’intelligence du corps qui préserve les muscles.

Le corps doit apprendre à vivre sur ses réserves. Il y a donc une phase de réglage, d’ajustement, que l’on peut repérer par des indicateurs :

  • ­Lors du processus de lipolyse (dégradation des triglycérides) suivi de la néoglucogenèse (fabrication du glucose), les toxines stockées dans les graisses vont être libérées dans le corps entraînant des symptômes plus ou moins sensibles selon le niveau de toxines de la personne.

  • ­L'oxydation des acides gras acidifie le sang. L’haleine change et devient aigrelette, la transpiration peut devenir plus abondante.

  • ­Les organes émonctoires (peau, reins poumons, intestin) peuvent s’en trouver perturbés.

Ce passage, le plus souvent observé entre le 2ème et le 3ème jour, ne dure pas plus de 24H ou 36H.


Puis, c’est la phase de pilotage automatique

Le corps est alimenté en glucose issu de la transformation du glycérol et en corps cétoniques issus de la transformation des acides gras

La mobilisation des protéines diminue pour atteindre un minimum de 4% environ.

Si le corps est en mouvement, Il cesse, à cette étape, d’utiliser les protéines pour la fabrication de l’énergie. D’où l’intérêt d’associer le jeûne à une activité physique comme la randonnée.

Pendant le jeûne, la synthèse de protéines est assuré par le recyclage des protéines existantes (cheveux et ongles continuent de pousser, les cellules de la peau se renouvellent).


Combien de jours les réserves permettent-elles de jeûner ?

Lorsque 80% des réserves de lipides sont épuisées, le corps va envoyer un signal sous forme de sensation de faim. Le jeûne doit être stoppé car au-delà, le corps va de nouveau puiser dans les structures protéiques. Des études ont corrélées les volumes des réserves du corps avec des durées maximum de jeûne. Rappelons que le jeûne diététique pour personne en bonne santé, tel que nous le proposons, ne dépasse pas 7 jours de jeûne.

  • Une personne de 1,70 et de 90 kg a des réserves pour 100 jours de jeûne

o 25kg de graisse

o 4 kg de protéines disponibles

o 1,25 kg de glycogène

  • Une personne de 1,70 et de 70 kg a des réserves pour 40 jours de jeûne

o 10kg à 15 kg de graisse

o 3kg de protéines

o 0,75 kg de glycogène


Conclusion :

Pendant le jeûne le corps continue de se nourrir de l’intérieur en puisant dans ses réserves. Il a su développer des mécanismes d’adaptation aux périodes de pénurie qu’il est capable de mobiliser à la demande. Jeûner demande avant tout de faire confiance à son corps et de le laisser faire. Il est parfaitement rodé à la vie en autonomie. Tous les processus biochimiques qu’il met en œuvre lui permettent tout à la fois de se nourrir tout seul et de se nettoyer. Ilse restaure au sens propre ( il se nourrit de l’intérieur) et au sens figuré (il se répare, se nettoie, se renouvèle).

Le jeûne muscle votre capacité adaptative et vous rend plus fort.

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